MULTIYEAR PROGRAM
RESEARCH SCHOOL
ÉCOLE DE RECHERCHE

ALEA Days
Journées ALEA

13 – 17  March, 2023

Groupe de travail du GDR-IM

Scientific Committee 
Comité scientifique

Christina Goldschmidt (University of Oxford)
Irène Marcovici (IECN – Université de Lorraine)
Marc Noy (Polytechnic University of Catalonia)
Gilles Schaeffer (CNRS, École Polytechnique)

 

Organizing Committee
Comité d’organisation

Andrew Elvey Price (CNRS, IDP – Université de Tours)
Cédric Lecouvey (IDP – Université de Tours)
Cécile Mailler (University of Bath)
Kilian Raschel (CNRS, LAREMA – Université d’Angers)

contact: alea2023@idpoisson.fr

The annual meeting Aléa is dedicated to the study of random discrete structures arising in various scientific domains, mainly in theoretical computer science, combinatorics and probability theory, but also in statistical physics, bioinformatics or in other branches of mathematics.

These structures are, for example, trees, words, permutations, lattice walks, more geometrical objects like planar maps, or other objects related to discrete dynamics like cellular automata. Aims and methods are diverse, ranging from enumeration, asymptotic properties and analytic combinatorics, probability, random generation…

​The Aléa meeting is closely related to the community of the Working Group Aléa of the “Groupement de recherche CNRS” gdr-im, which was created in the 90’s under the impulse of Philippe Flajolet to promote interactions between combinatorics and probability around the analysis of algorithms. In the last ten years it has been the birth place to many fruitful interdisciplinary collaborations (e.g. on planar maps, walks in quarter plane, algebraic urns…) and it has grown into one of the most active interface between computer scientists and mathematicians in France. The program of the conference aims both at broadening the common knowledge of the participants via mini-courses and invited long talks, and at reflecting the variety and dynamism of the community via short talks that are selected through an open call.

Les journées Aléa sont consacrées à l’étude de l’aléa discret, i.e. l’étude des structures aléatoires discrètes telles qu’elles apparaissent dans diverses disciplines, principalement l’informatique théorique, la combinatoire et la théorie des probabilités, mais aussi la physique statistique, la bio-informatique ou d’autres branches des mathématiques.

Les objets d’études sont par exemple les arbres, les mots, les permutations, les chemins, ou des objets plus géométriques comme les cartes, ou encore liés à une dynamique discrète comme les automates cellulaires. Les objectifs et les méthodes utilisées sont divers : l’énumération, les propriétés asymptotiques et la combinatoire analytique, les propriétés probabilistes, la génération aléatoire…

​Les journées Aléa sont étroitement liées à la communauté du groupe de travail Aléa du gdr-im, créé à l’initiative de Philippe Flajolet vers la fin des années 90 pour favoriser les interactions entre combinatoristes et probabilistes autour de l’analyse d’algorithmes. Au cours de ces dix dernières années, elles ont été le creuset de nombreuses et fécondes collaborations interdisciplinaires (e.g. autour des cartes planaires, des marches dans le quart-de plan, des urnes algébriques…) et elles sont devenues lieu d’expression de l’une des interfaces math/info les plus actives en France. Le programme répond au double objectif d’assurer une forme de formation continue de la communauté au travers de cours invités et d’exposés longs, et de refléter sa diversité et son dynamisme au travers d’exposés courts sélectionnés via appel à propositions.

MINI-COURSES

Durée: 2x1h15 + 1h d’exercices

Quand on étudie un modèle de permutations (ou d’autres objets combinatoires) aléatoires $\sigma_n$, on regarde souvent une propriété donnée, et on cherche à savoir si elle est vérifiée ou non (ou avec quelle probabilité limite) quand la taille de l’objet tend vers l’infini. Dans une optique plus générale, au lieu de s’intéresser à une propriété particulière, on peut considérer un ensemble de propriétés donné. Ici, on travaillera avec la notion de propriétés logiques du premier ordre, venant de la théorie des modèles. Si pour toute propriété $\phi$ de ce type, la probabilité que $\sigma_n$ vérifie $\phi$ a une limite, on dit que $\sigma_n$ satisfait une loi de convergence.

Dans ce cours, après une introduction aux lois de convergence, je discuterai deux résultats sur les permutations aléatoires :
– si $\sigma_n$ est une permutation uniforme évitant le motif 231, alors $\sigma_n$ satisfait une loi de convergence. La preuve utilise de manière cruciale le théorème de Drmota-Lalley-Woods de combinatoire analytique.
– si $\sigma_n$ est une permutation uniforme sans contrainte, alors $\sigma_n$ ne satisfait pas de loi de convergence. La preuve utilise une remarquable méthode d’ « arithmétisation » développée par Shelah et Spencer pour obtenir des résultats similaires sur le graphe d’Erdös-Rényi.

Notes de cours

La génération aléatoire est un outil de choix pour étudier les structures combinatoires et notamment leurs propriétés asymptotiques. Bien qu’il soit parfois possible de concevoir des générateurs ad hoc efficaces pour certaines classes d’objets combinatoires, nous nous intéresserons plutôt aux méthodes de générations dites « automatiques » : la méthode récursive et la méthode de Boltzmann en particulier. Dans les deux cas, il est possible de traduire directement les spécifications combinatoires issues de la méthode symbolique de Flajolet et Sedgewick en algorithmes de génération aléatoire uniforme (tous les objets de même taille ont la même probabilité d’être tirés). Ces deux techniques s’appuient fortement sur l’utilisation des séries génératrices afin de garantir l’uniformité des tirages. Dans le cas de la méthode récursive, on exploitera les coefficients des séries formelles alors que la méthode de Boltzmann s’appuie sur l’évaluation numérique de ces mêmes séries. Durant la séance d’exercices vous pourrez programmer vos propres générateurs suivant l’une ou l’autre de ces méthodes.

Le modèle de dimères représente la répartition de molécules diatomiques sur la surface d’un cristal. Il est modélisé au moyen de couplages parfaits d’un graphe planaire choisis selon la mesure de Boltzmann. Lorsque le graphe est périodique et biparti, Kenyon, Okounkov et Sheffield montrent que le diagramme de phase est donné par la courbe spectrale du modèle, qui a la propriété remarquable d’être de Harnack. Un autre résultat important est la formule locale obtenue par Kenyon pour la mesure de Gibbs d’entropie maximale lorsque le graphe sous-jacent est isoradial et le modèle est critique. Dans une série de papiers avec Cédric Boutillier (Sorbonne université) et David Cimasoni (Université de Genève), nous étendons ces résultats dans un cadre unifié. Nous considérons le modèle sur les graphes minimaux et prouvons une correspondance explicite avec l’ensemble des courbes de Harnack; nous démontrons aussi des formules locales pour une famille à deux paramètres de mesure de Gibbs. Le premier exposé consistera en une introduction au modèle de dimères; le deuxième sera consacré à nos travaux récents avec Cédric Boutillier et David Cimasoni.

EXPOSÉS TUTORIELS

Durée: 1h 

Pendant cet exposé je donnerai un aperçu des méthodes galoisiennes appliquées aux équations fonctionnelles, afin de présenter des résultats sur la nature de certaines séries génératrices issues de la combinatoire, et en particulier de la combinatoire énumérative, récemment obtenus par plusieurs auteurs. L’objectif est de donner l’intuition du principe commun de ces preuves.

  • Si l’hypothèse P\neq NP a pour conséquence que les problèmes NP-difficiles ne sont pas résolubles en temps polynomial, l’obtention de résultats négatifs plus précis nécessite le recours à des hypothèses plus fortes. Dans cet exposé, nous présenterons certains résultats négatifs (bornes inférieures de complexité) obtenus à partir des hypothèses ETH (exponential time hypothesis) et SETH (strong exponential time hypothesis). Il y sera question de SAT, de graphes, de complexité (classique et parfois paramétrée), de problèmes difficiles mais aussi de problèmes polynomiaux.

A travers des exemples applicatifs, j’expliquerai comment l’approche champ moyen permet d’analyser les grands réseaux stochastiques. Si le fait que les états d’un nombre fini de noeuds du réseau deviennent indépendants à la limite est connu, je montrerai comment certaines interactions disparaissent aussi à la limite. Je parlerai sur des exemples du problème d’unicité du point d’équilibre de la limite champ moyen, et d’autres avancées récentes.

Les mélanges de cartes ont été étudiés en détail aussi bien du point de vue pratique que mathématique. Un résultat célèbre de Diaconis et Bayer dit essentiellement que 7 mélanges suffisent pour qu’un jeu de 52 cartes soit bien mélangé (c’est-à-dire, la mesure de probabilité sur les différentes permutations est presque la mesure uniforme). Du point de vue algébrique, ceci est relié à l’existence d’une sous-algèbre de l’algèbre du groupe symétrique, appelée algèbre des descentes. De nombreuses notions différentes de mélanges peuvent être traitées via une construction géométrique de Bidigare, Hanlon et Rockmore. Je ferai un survol de cette approche ainsi que de quelques résultats plus récents.

We introduce a family of geometrical lattice models generalising the well-known loop model on the hexagonal lattice. These models have a $U_q(sl_n)$ quantum group symmetry, the loop model being the $n=2$ case. The general models give rise to branching webs and describe, at a special point, the interfaces in $Z_n$ symmetric spin models. We mainly discuss the $n=3$ case of bipartite cubic webs, which is based on the Kuperberg $A_2$ spider. We exhibit a local vertex-model reformulation, analogous to the well-known correspondence between the loop model and the nineteen-vertex model. The local formulation allows us in particular to study the model by means of transfer matrices and conformal field theory. We find that it has a rich phase diagram, including a dense and a dilute phase that generalise those known for the loop model. Based on joint work with Augustin Lafay and Azat Gainutdinov (arXiv:2101.00282 and 2107.10106).

SHORT TALKS

Rafik Aguech (University of Monastir)   Multiple-drawing dynamic Friedman urns with opposite-reinforcement
Guillaume Blanc (Université Paris-Saclay)   propriétés fractales de la frontière dans le modèle de coloriage poissonnien
Arthur Blanc-Renaudie (Sorbonne Université)   Limites d’échelle de la percolation critique sur l’hypercube
Pierre Bonnet (Université de Bordeaux)   Preuve d’algébricité de modèles de marches à grands pas dans le quart de plan
Mireille Bousquet-Mélou (Université de Bordeaux)   Intervalles de Tamari gloutons
Jérémie Bouttier (CEA Paris-Saclay)   Découper les (hyper)cartes planaires en tranches
Thomas Budzinski (CNRS – ENS Lyon)   Le problème du plus grand sous-arbre commun pour les arbres aléatoires
Emma Caizergues (Université Paris Dauphine-PSL)   Analyse d’un paradoxe de théorie du vote (le paradoxe de Condorcet)
Samia Elji (University of Monastir)   Fragmentation aléatoire en dimensions supérieures
Wenjie Fang (Université Gustave Eiffel)   Bijections between planar maps and planar linear normal λ-terms with connectivity condition
Octave Hazard (ENS Lyon)   A stochastic and geometrical model for DNA origami self-assembly
Mohamed Slim Kammoun (Université Paul Sabatier Toulouse III)   Motifs de permutations, moments et processus
Florent Koechlin (Centre Inria Nancy Grand-Est)   Deux nouveaux critères pour démontrer l’intrinsèque ambiguïté des langages algébriques bornés
Théo Lenoir (École Polytechnique)   Classes de graphes avec peu de P_4 et convergence vers le cographon brownien
Rémi Maréchal (Université de Bourgogne)   An introduction to Dyck paths with air pockets
Philippe Nadeau  (CNRS – Université Claude Bernard Lyon 1)   Algorithmes de parking bilatères
Andreas Nessmann (Université de Tours)   Fonctions polyharmoniques dans le quart de plan
Khaydar Nurligareev (Université Sorbonne Paris Nord)   Asymptotics of graphically divergent series
Martin Pépin (Université Sorbonne Paris Nord)  Directed Ordered Acyclic Graphs, asymptotic analysis and efficient random sampling
Pierrick Siest (Université de Lorraine)   Corner percolation avec directions privilégiées
Alexandros Singh (Université Sorbonne Paris Nord)   A novel interpretation of a recurrence by Goulden and Jackson for planar triangulations using the planar lambda calculus
Sofia Tarricone (Université d’Angers)   Toeplitz determinants in multicritical random partitions and the discrete Painlevé II hierarchy
Zoé Varin (Université de Bordeaux)   Un système de particules : le modèle de golf sur Z/nZ et sur Z
Ivan Yakovlev (Université de Bordeaux)   Cylinders in square-tiled surfaces of minimal strata H(2g-2)

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